Avez-vous déjà entendu parler du guerrier chinois au grand cœur Yue Fei ?
Et de Sun Wu (aussi appelé Sun Tzu), le puissant et stratège guerrier de l’Empire du milieu ?
Ces héros de guerre ont marqué l’histoire de la nation !
Et n’imaginez pas qu’il n’y avait que des hommes au combat ! De brillantes guerrières chinoises se sont battues sans relâche pour protéger l’empire, comme les femmes de la famille Yang ou encore Mu Guying.
Dans cet article, je vous invite à découvrir les combattants et soldats les plus connus de l’histoire de Chine.
On parlera aussi de la légendaire armée de terre cuite de l’empereur de Qin Shi Huang !
Bonne lecture ! 😉
Sommaire
#1 Le héros de guerre Yue Fei
Yue Fei (1103–1142) est l’un des guerriers chinois les plus célèbres de l’empire du Milieu.
Ce général était connu non seulement pour ses prouesses militaires, mais aussi pour ses valeurs morales et éthiques.
Aujourd’hui encore, Yue Fei incarne un modèle de loyauté.
Mais d’ailleurs, comment appelle-t-on un guerrier en chinois ?
Cela se dit 战士 (zhàn shì), qu’on peut traduire par « soldat », « guerrier » ou « combattant ».
Un symbole de loyauté
À la fin de la dynastie des Song du Nord, l’empire subissait des attaques des Jürchens, un peuple qui vivait au nord du pays.
Le pays manquait alors cruellement de guerriers compétents.
Yue Fei s’est retrouvé devant un dilemme : devait-il prendre soin de sa mère âgée ou s’engager dans l’armée ?
Il était tiraillé entre son sens du patriotisme et son sentiment de piété filiale, deux vertus de la plus haute importance en Chine.
Finalement, c’est sa mère qui lui donna la réponse à son problème.
Elle lui tatoua sur le dos les caractères 尽忠报国 (jìnzhōng bàoguó), qui signifient « servir le pays avec loyauté ».
Un guerrier au grand cœur
Yue Fei s’est révélé être un général compétent, intelligent et courageux.
Il a créé sa propre armée dans le nord de la Chine avec 10 000 hommes du peuple. Son armée était connue pour être imbattable.
Un jour, il aurait même réussi à vaincre une cavalerie jürchen de 10 000 soldats avec seulement 500 hommes !
Le général Yue Fei était avant tout réputé pour son grand cœur et pour sa bienveillance envers les civils. I
l interdisait par exemple à ses soldats de profiter des villageois lors des campagnes militaires. Il prenait également grand soin de ses camarades : s’ils tombaient malades, il leur administrait lui-même les médicaments.
Trahison
Yue Fei connut une mort tragique.
Ses exploits militaires suscitèrent la jalousie du ministre Qin Hui, qui l’accusa de traîtrise. Il fut arrêté et jeté en prison où il mourut dans des circonstances douteuses.
Il n’était âgé que de 39 ans.
#2 Le stratège militaire Sun Wu (Sun Tzu)
Sun Wu, ou Sun Tzu, est sans doute le plus connu des guerriers chinois en Occident.
Sa renommée tient de son livre L’art de la guerre, le traité le plus ancien sur les manœuvres militaires.
Ce manuel de guerre a aidé de nombreux généraux à mettre au point des tactiques pour écraser l’ennemi.
Nous savons peu de choses sur la vie de Sun Zi, si ce n’est qu’il a servi l’État de Wu en tant que général et stratège militaire lors de la période des Printemps et Automnes (770–476 av. J-C.).
Sun Zi était un puissant guerrier chinois dont la grandeur se mesurait non pas par la force brute, mais par l’intelligence.
Pour vaincre l’ennemi, il avait recours à la tromperie, aux attaques surprises, aux stratégies politiques et à la pression psychologique.
Dans son ouvrage, il souligne d’ailleurs l’importance de disposer d’informations précises sur les forces de l’ennemi.
Ce principe est résumé dans la célèbre maxime : 知彼知己，百战不殆 (zhī bǐ zhījǐ, bǎizhànbùdài). Autrement dit, « Connaissez l’ennemi et connaissez-vous vous-même ; en cent batailles vous ne courrez jamais aucun danger. »
Aujourd’hui, ce traité sur la guerre est utilisé dans de nombreux domaines tels que le monde du business ou de la politique.
On le retrouve aussi beaucoup dans la culture internet, notamment sous forme de même et de parodie.
À voir aussi : L’art de la guerre par Sun Tzu – Histoire de la Chine (Vidéo de Nota Bene sur YouTube)
#3 Le dirigeant impitoyable Cao Cao
Le nom de Cao Cao sonne familier ?
C’est un des personnages du jeu vidéo Dynasty Warriors. Figurez-vous que ce personnage a réellement existé dans l’histoire de la Chine !
Cao Cao (155-220) était un gouverneur militaire de la Chine antique à la fin de la dynastie Han et durant la période des Trois Royaumes.
On se souvient de lui comme d’un commandant rusé et inflexible, prêt à tout pour réaliser ses ambitions de pouvoir.
Révolte des Turbans jaunes
À la fin du IIe siècle, l’empire Han est menacé par de nombreux soulèvements de paysans, dont la révolte des Turbans jaunes.
C’était un mouvement populaire mené par des chefs religieux.
Cao Cao contribua grandement à la répression de cette insurrection, alors qu’il n’était qu’un simple commandant de garnison.
Après cet épisode historique, le jeune homme se voit promu au rang de général.
Période des Trois Royaumes
Après la révolte des Turbans jaunes, le pouvoir central s’affaiblit considérablement.
Une époque trouble s’ensuivit et l’empire fut partagé en trois royaumes : le Wei, le Shu et le Wu. Chaque royaume était dirigé par de grands seigneurs de guerre.
Le guerrier Cao Cao prit le contrôle du nord de la Chine. Cette position stratégique située près de la capitale lui permit de faire de l’empereur Xian son prisonnier.
Grâce aux pressions politiques, le général put rassembler des centaines de milliers de soldats sous son commandement. Il finit par s’imposer comme le plus puissant gouverneur de la Chine du Nord.
Son but ultime était de réunifier la Chine, un objectif qu’il n’a jamais atteint.
Malgré ses vains efforts, il est reconnu aujourd’hui comme un commandant brillant qui s’est battu sans relâche pour changer le paysage politique du pays.
Le personnage de Cao cao dans la culture populaire
Les ambitions de grandeur et les manipulations politiques de Cao Cao lui ont valu une réputation sulfureuse.
Dans la culture chinoise, il est souvent décrit comme un guerrier chinois fourbe, impitoyable et sans scrupule.
C’est ainsi qu’on le dépeint dans Les Trois Royaumes, (三国演义 Sānguó yǎnyì), un classique de la littérature chinoise.
L’histoire de ce général chinois à la réputation douteuse a même donné lieu à une expression connue en mandarin : 说曹操曹操到 (shuō cáocāo cáocāo dào).
Cela signifie littéralement « Parlez de Cao Cao et il apparaît ». C’est l’équivalent chinois de « Quand on parle du loup, on en voit la queue » !
#4 Mu Guiying et les guerrières du clan Yang
Quand on parle de guerriers, des images de héros masculins nous viennent à l’esprit.
Ne vous y trompez pas ! De brillantes guerrières chinoises ont marqué l’histoire de la Chine antique.
C’est le cas des femmes de la famille Yang.
La famille Yang
À partir du XI siècle, la dynastie des Song du Nord, sans cesse envahie par l’ennemi, est sur le point de s’effondrer.
Cependant, il y avait une illustre famille du nom de Yang qui continua à se battre sans relâche pour protéger l’empire chinois.
Les hommes du clan Yang étaient tous des généraux réputés pour être redoutables. Lorsque le dernier des généraux mourut au combat, les veuves de la famille prirent la relève.
Aussi téméraires que les hommes, les femmes Yang sont célébrées comme des amazones chinoises.
Ces héroïnes, dirigées par la matriarche She Taijun, ont combattu vaillamment contre les envahisseurs nomades.
Mu Guiying
Connue pour son courage inébranlable, Mu Guiying est la plus brillante des guerrières chinoises de la famille Yang.
La légende raconte qu’elle pratiquait les arts martiaux dès son plus jeune âge.
Elle se maria avec Yang Zongbao et ils combattirent ensemble contre les envahisseurs khitans.
Mu Guiying n’avait que 19 ans lorsqu’elle prit la tête de l’armée Yang.
Elle a joué un rôle diplomatique pendant la guerre. En effet, elle a mis fin aux rébellions dans le sud et a conclu la paix avec le régime des Xia de l’Ouest.
Mu est reconnue comme l’une des plus grandes générales de l’histoire de la Chine, mais elle est aussi appréciée pour son image féministe.
À une époque où il était coutume d’accepter les mariages arrangés, Mu prit le contrôle de sa vie amoureuse et choisit son propre époux.
Sa vie était pleine de rebondissements.
On dit qu’elle est restée commandante générale de l’armée Song jusqu’à l’âge de 80 ans.
Une autre légende raconte qu’elle a donné naissance à son fils sur le champ de bataille !
#5 L’empereur Qin Shi Huang
Qin Shi Huang (259-210 av. J.-C.), de son vrai nom Ying Zheng, est le fondateur de l’empire chinois.
Comment a-t-il réussi à asseoir son pouvoir, à une époque où le pays était morcelé en petits États ?
Prince héritier, Ying Zheng est né dans l’État de Qin durant la période des Royaumes combattants (c. 481-221 av. J.-C.).
Le pays était alors divisé en 7 États qui s’affrontaient pour prendre le pouvoir.
À l’âge de 13 ans, Ying Zheng monte sur le trône de l’État de Qin après la mort de son père.
Après dix ans de guerre acharnée, le roi Zheng réussit à vaincre tous les États voisins et à unifier le pays.
Sa victoire tient notamment de la puissance technologique, militaire et politique de l’armée Qin. Les soldats Qin possédaient en effet des armes de pointe.
Cela a fait toute la différence sur le champ de bataille : les équipements modernes, l’organisation de l’armée ainsi que les tactiques militaires habiles ont eu raison des troupes ennemies.
En – 221, il fonde la dynastie Qin et devient le premier empereur chinois. Il se proclame « Qin Shi Huang » (秦始皇), ce qui signifie, « premier empereur de Qin » .
Ce mot a d’ailleurs donné l’appellation de « Chine » en français !
#6 Les guerriers chinois de l’armée en terre cuite
Impossible de faire cette liste sans citer les guerriers chinois les plus légendaires au monde.
Je parle bien sûr de l’armée en terre cuite de l’empereur de Qin Shi Huang !
Cette armée d’argile est constituée de près de 8 000 soldats, 400 chevaux et 100 chars grandeur nature.
Ces statues ont été enterrées dans les fosses du mausolée du monarque. D’une superficie de 56 km², il s’agit du plus grand site funéraire au monde.
L’empereur Qin avait en effet une obsession pour l’immortalité.
Il a mobilisé d’énormes ressources pour construire un magnifique empire souterrain avec tout ce dont il avait besoin. L’armée était donc destinée à le protéger dans l’au-delà.
Les guerriers chinois en terre cuite furent découverts par hasard en 1974 par des fermiers à l’est de Xi’an.
Ces derniers étaient en train de creuser un puits lorsque l’un d’eux tomba sur plusieurs soldats en terre cuite. Une sacrée trouvaille !
Depuis 1987, le site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et constitue l’une des principales attractions touristiques de Xi’an.
Et le plus incroyable dans tout ça ? Il n’y a pas deux figures identiques ! Chaque guerrier possède des traits de visage uniques.
Pour ce qui est de l’armure des guerriers, elle a la forme d’une tunique souple faite de petits rectangles de cuir qui se chevauchent.
En tout, on peut compter sept types de tuniques différentes.
À lire aussi : organiser un voyage à Xi’an en Chine.
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Passionnée par la Chine, Océane est déjà partie étudier à Dalian et a voyagé à Pékin, Nankin, Harbin et Taïwan. Selon elle, c’est en découvrant d’autres cultures qu’on forge sa personnalité.
