En tant que l’un des pays les plus vastes et diversifiés sur le plan culturel, la Chine abrite un éventail d’ethnies qui contribuent à la richesse culturelle du pays.

De la région autonome du Tibet aux provinces du Xinjiang et du Yunnan, chaque minorité ethnique chinoise a ses propres coutumes, langues et traditions qui méritent d’être préservées et respectées.

Leur histoire est marquée par de diverses origines, une coexistence avec la majorité Han et une évolution des politiques gouvernementales.

Dans cet article, vous allez découvrir quelles sont les différentes ethnies de Chine, leur histoire, leur culture, leurs défis et leurs contributions à la société chinoise.

C’est parti !

Histoire des minorités ethniques en Chine

Peuples chinois

Communautés ethniques chinoises officielles et non officielles

Officiellement, la Chine reconnaît 55 minorités ethniques chinoises qui composent environ 8,49% de la population en Chine continentale (chiffres de 2011).

En chinois, minorité ethnique se dit 少数民族 (shǎoshù mínzú). Un mot à connaître car souvent utilisé dans la langue courante.

L’ethnie des Han (汉), 56ᵉ groupe ethnique chinois reconnu, rassemble à elle seule plus de 900 millions d’individus.

À ces chiffres viennent s’ajouter plusieurs groupes ethniques non officiels, comme :

  • la communauté juive chinoise
  • les Tuvan (ou Tyvan), communauté turque sibérienne
  • les Ili Turk, communauté turque kazakh
  • les Oirats, communauté mongole
  • ou encore la communauté sino-japonaise

Les raisons d’une non-reconnaissance officielle de ces communautés par la Chine continentale peuvent être diverses :

D’une part, ces communautés sont généralement petites en nombre par rapport aux autres groupes ethniques reconnus, ce qui peut rendre leur inclusion dans la liste officielle moins prioritaire.

En outre, la reconnaissance officielle des groupes ethniques en Chine est également liée à des considérations politiques et administratives (définition des frontières, légitimation de positions opposées…) et rend la prise de décision plus délicate.

Enfin, l’officialisation d’une ethnie chinoise peut également être influencée par des maillages culturels et historiques.

Certaines communautés ont tissé des liens historiques complexes avec la Chine, mais leur identité ethnique reste perçue comme étant étroitement liée à d’autres pays ou cultures.

C’est le cas des communautés juives chinoises ou sino-japonaises par exemple.

Évolution des politiques gouvernementales : de la nationalité à l’ethnicité

ethnie danse chine

L’évolution des politiques gouvernementales à l’égard des minorités ethniques a joué un rôle majeur dans leur statut social, culturel et politique en Chine.

Au fil des dynasties et des périodes politiques, les politiques envers les minorités ont varié, entraînant des changements significatifs dans leur vie quotidienne et reflétant les fluctuations du pouvoir et des idéologies du gouvernement central.

Dans l’histoire chinoise, la différence entre la nationalité, la culture et l’ethnicité était mal définie.

On considérait que les groupes de personnes sous l’influence directe du gouvernement central devaient être identifiés comme des Han, tandis que les communautés vivant en périphérie se distinguaient des normes culturelles dominantes.

C’est à partir de 1949, sous l’influence des modèles soviétiques, que les chinois revoient leur définition de l’ethnicité.

Une minorité ethnique devient alors synonyme d’une langue, d’une culture et d’un territoire communs.

La séparation se creuse entre “nation” (un espace) et “ethnie” (une identité), et le fait de vivre sous la domination centrale n’est plus synonyme d’être “chinois”.

Ce fut également la naissance des régions autonomes de Chine (自治区 – zīzhìqū en chinois)

👉À lire aussi : Les 23 provinces de Chine (省) : Le petit guide culturel

Un regroupement des ethnies chinoises controversé

En théorie, une ethnie chinoise devait donc avoir une langue, une histoire et un territoire commun.

Pourtant, en réalité, de subtiles différences vinrent compliquer les premiers regroupements ethniques. Beaucoup de petits villages souhaitaient être reconnus comme des ethnies uniques à part entière et avoir un représentant à l’Assemblée populaire nationale.

Des concessions furent donc prises pour ne pas que ces regroupements résultent en des divisions trop nombreuses et donc absurdes pour un bon fonctionnement administratif du pays.

Le groupe ethnique Zhuang (壮族 – Zhuàngzú) regroupe par exemple de nombreux villages du Guangxi qui possédaient une langue commune et une culture commune, mais qui clamaient pourtant une identité distincte les uns des autres.

Une autre difficulté vint également des arbres généalogiques et de la filiation qui entrait en compte pour définir l’identité ethnique d’une personne.

Plusieurs villages se retrouvèrent divisés entre ceux qui appartenaient à l’ethnie Han, et ceux qui furent assignés à une ethnie minoritaire de par l’identité de leur père ou de leur mère.

👉Pour en savoir plus sur l’histoire de Chine, découvrez notre résumé en images des Xia à l’époque contemporaine

La diversité culturelle des minorités ethniques chinoises

diversite ethnique chine

Recensement et représentation culturelle

La reconnaissance officielle des minorités ethniques en Chine fut aussi accompagnée d’un recensement des diverses traditions culturelles de chaque groupe (coutumes, langue, danses, chants, rituels etc).

Ce recensement devait servir à de multiples représentations dans les médias chinois afin d’empêcher l’assimilation des cultures ethniques par les Han.

Ces représentations furent elles aussi critiquées par les différentes minorités chinoises qui ne s’y reconnaissaient pas.

👉Découvrez les coutumes et costumes traditionnels Han dans cet article.

L’impact du tourisme sur les cultures ethniques chinoises

Pourtant, lorsque les Han commencent à s’enrichir suffisamment pour voyager et visiter les régions minoritaires, les membres des groupes ethniques y voient une belle opportunité pour gagner de l’argent à leur tour.

Ils adoptent alors les “fausses” coutumes retransmises par les médias chinois et proposent aux touristes des spectacles et des souvenirs, produits d’une culture qui n’est pas vraiment la leur.

Le développement du tourisme culturel devient alors à la fois une bénédiction et une malédiction.

Les minorités ethniques se retrouvent à propager une fausse vision de leur culture, mais la richesse ainsi apportée sur le territoire leur permet de développer leurs efforts de conservation envers leurs langues et leurs coutumes originelles.

La reconnaissance officielle du gouvernement central chinois permet également aux groupes ethniques de bénéficier de soutien spécial pour la préservation de leur culture et de jouir d’une plus grande visibilité à l’échelle nationale et internationale.

Ce patrimoine national inégalé attire ainsi régulièrement des touristes chinois et internationaux, ainsi que de nombreux chercheurs intéressés par la diversité culturelle de la Chine.

Une officialisation des minorités chinoises en demi-teinte

Toute la difficulté pour ces officialisations des minorités ethniques réside finalement dans cet équilibre fragile entre le besoin de reconnaissance et donc de moyens de préservation, et l’authenticité de ce qui sera ainsi préservé.

Être nommé comme une minorité chinoise officielle permet de bénéficier d’une meilleure protection et représentation dans les médias chinois et à l’étranger.

Cela permet aussi de faciliter ainsi la conservation d’un patrimoine riche.

Aujourd’hui, avec la montée en puissance des réseaux sociaux, de nombreux jeunes mais aussi des familles appartenant aux minorités ethniques chinoises se filment dans leur costume traditionnel ou partagent des pans de leur vie quotidienne pour promouvoir leur culture.

Un moyen efficace de se réapproprier leur patrimoine sur le long terme ?

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