De l’Antiquité à nos jours, la Chine a vu naître de nombreux artistes talentueux.

Mais les connaissez-vous ?

Avez-vous déjà entendu parler de Gu Kaizhi, de Ma Yuan, de Yan Pei-Ming ou encore de Zao Wouki ?

Ces peintres chinois ont exprimé leur vision du monde à travers des styles très différents : scènes de vie, œuvres paysagistes, portraits engagés ou encore toiles abstraites. Chacun à leur manière, ils ont créé un peu de magie avec la pointe de leur pinceau

Rencontre avec 9 peintres chinois qui ont de l’or au bout des doigts.

#1 Gu Kaizhi (348 – 405AD) : scènes de vie chinoises

顧愷之

Nom en chinois : 顧愷之 (Gùkǎizhī)

Gu Kaizhi est un des peintres chinois les plus connus.

Il a vécu au IVe siècle sous la dynastie des Jin orientaux, au sud de la Chine. Gu Kaizhi est considéré comme le premier grand peintre sur rouleau, et a notamment réalisé la célèbre œuvre Récit de la nymphe de la rivière Luo. Sur ses fresques, il représente principalement des figures humaines et des paysages.

Gu Kaizhi n’est pas seulement un peintre, c’est aussi un poète et l’auteur d’un des premiers traités sur la peinture (Notes sur la peinture du mont de la Terrasse des nuages – 画云台山记).

L’une des spécificités de Gu Kaizhi est l’importance qu’il donne aux yeux des personnages de ses peintures, qu’il s’agisse d’humains, de dieux ou de bouddhas. Selon lui, les yeux ont le pouvoir de transmettre l’esprit (傳神 – chuanshen). Ils sont le miroir de l’âme.

Une anecdote raconte que l’artiste a peint Ruan Ji et Ji Kang (les sages de la Forêt de Bambous) sur un éventail, en omettant de dessiner leurs yeux. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi, il a répondu : « je ne pourrais jamais peindre leurs yeux, sinon ils pourraient parler ».

Peintures connues :

  • Femmes avisées et bienveillantes (列女仁智圖 – Lienü renzhi tu) ;
  • Conseils de la monitrice aux dames du Palais (女史箴图 – Nüshi zhen tu) ;
  • Récit de la nymphe de la rivière Luo (洛神賦圖 – Luoshen fu tu).

#2 Zhang Xuan (713 – 755) : peintures de jeunes femmes élégantes

Court Ladies Preparing Newly-Woven Silk

Nom en chinois : 张萱 (Zhāng Xuān)

Zhang Xuan est un peintre célèbre pendant l’air Kaiyuan au VIIIe siècle.

Il est particulièrement connu pour ses pentures de jeunes femmes élégantes et de jeunes nobles à cheval ou dans les jardins palatiaux.

Il est surtout connu pour son œuvre Court Ladies Preparing Newly-Woven Silk (捣练图 – Dǎo liàn tú).

Le tableau original a disparu, mais une copie a été réalisée quatre siècles plus tard par l’empereur peintre Huizong.

Le tableau représente une scène d’époque, où des servantes richement vêtues effectuent différentes étapes d’apprêt de la soie. La composition, qui alterne positions verticale et assise, est à la fois dynamique et pleine de sérénité.

#3 Ma Yuan (1160 – 1225) : des peintures paysagistes « en coin »

ma yuan peintre chinois

Nom en chinois : 馬遠 (Mǎyuǎn)

Ma Yuan est un peintre chinois célèbre du 12e siècle.

Il est issu d’une famille d’artistes au service des empereurs depuis cinq générations. Ma Yuan est connu pour ses tableaux représentant des paysages.

Sa technique est inspirée de Li Tang, un des peintres les plus renommés de la cour des Song du Sud.

Cependant, il se différencie des artistes de l’époque qui peignent des paysages par vue panoramique. Ma Yuan ne peint qu’un coin ou la moitié d’un paysage, ce qui lui vaut le surnom de « Ma Le coin ».

Par exemple, il ne représente qu’un rocher, sans sommet ni pied, ou encore une barque flottant dans le vide. Il reçut des critiques de nombreux Chinois qui qualifiaient ses œuvres d’incomplètes.

En revanche, en Occident, son style est vu comme l’essence même de la peinture chinoise.

💡À noter : en chinois, paysage se dit 山水 (shānshuǐ). Littéralement, le premier caractère signifie « montagne » et le deuxième « rivière ».

Dans les peintures chinoises, les paysages sont constitués de montagnes et d’une rivière. Le mandarin est une langue passionnante, et son système d’écriture l’est tout autant.

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#4 Wang Mian (1287 à 1374) : les pruniers en fleurs

王冕

Nom chinois : 王冕 (Wáng miǎn)

Wang Mian est un peintre chinois du XIVe siècle, originaire de la province de Zhenjiang.

Il est issu d’une famille paysanne et devient jeune disciple d’un lettré néo-confucianiste renommé. Cependant, il échoue aux examens triennaux de la capitale et abandonne l’idée d’y faire carrière.

Il se résigne alors à gagner sa vie grâce à la peinture, où il connaît le succès.

Il a développé sa propre manière de peindre des pruniers en fleurs à l’encre Son style devient caractéristique de ce genre à la fin de la période Yuan.

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#5 Ni Zan (1301 – 1374) : œuvres paysagistes à l’encre de Chine

Ni Zan

Nom chinois : 倪瓒 (ní zàn)

Ni Zan est un peintre et poète de la fin de la dynastie Yuan et du début des Ming.

On ne peut comprendre ses peintures sans s’intéresser à l’homme. On dit d’ailleurs de ses œuvres qu’elles sont le « paysage de son âme ».

Issu d’une famille fortunée, Ni Zan est un érudit, considéré comme un homme de grande intégrité et de très bon goût.

Ses contemporains disent de lui qu’il est particulièrement calme et minutieux. Deux qualités que l’on retrouve sans ses peintures. Il est aussi un homme très solitaire : on ne voit d’ailleurs aucun personnage dans ses œuvres.

Ni Zan est spécialisé dans la peinture de paysages à l’encre.

Il organise sa composition en trois étages : un avant-plan pierreux avec quatre ou cinq arbres, le vide immense d’une étendue d’eau et des collines basses à l’horizon. Ce type de composition est appelé « la rivière qui sépare les montagnes ».

Peintures connues :

  • Arbres dans la vallée à Yü-shan ;
  • Le vent dans les arbres sur la rive ;
  • Six gentilshommes.

Si vous voulez pratiquer votre audition en chinois, je vous invite à écouter cette présentation de Ni Zan (il y a les sous-titres en français).

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#6 Zhang Daqian (1899 — 1983) : technique de la projection d’encre

Zhang Daqian le picasso chinois

Nom chinois : 張大千 (Zhāng Dà qiān)

Zhang Daqian est considéré comme l’un des artistes les plus brillants de Chine.

Il est né en 1899 dans la province du Sichuan, à la fin de la dernière dynastie de Chine, les Qing.

Issu d’une famille d’artistes, il apprend à dessiner très tôt avec l’aide de sa mère. Il voyage beaucoup et à l’occasion de pratiquer différents styles artistiques, dont la peinture bouddhiste.

À la fin des années 1950, Zhang Daqian est considéré comme un véritable génie, capable de reproduire les œuvres de peintres chinois jusqu’au moindre détail et nuance. Cela lui vaut même la réputation d’être l’un des faussaires d’art les plus doués du siècle.

Au cours d’un voyage en France, il rencontre Picasso. Un moment qui marque l’histoire, car il s’agit des deux plus grands peintres oriental et occidental de l’époque.

Dans les années 60, son style prend un tout autre tournant, et il commence à utiliser la technique de la projection d’encre, employant des nuances foncées de bleu et de vert.

Cette méthode implique de projeter de l’encre sur le papier pour créer des effets de texture et de mouvement.

Il commence à apprivoiser cette technique à cause de sa vue défaillante. Ce nouveau style de peinture a l’avantage de minimiser le besoin de détails précis dans ses peintures.

Alors que certains chercheurs pensent que ce nouveau style est une réponse brillante à l’expressionnisme abstrait en occident, Zhang affirme que sa principale source d’inspiration est la technique po mo  (潑墨 – Pōmò) des artistes de la dynastie Tang.

#7 Zao Wou-Ki (1920 – 2013) : l’abstraction lyrique

Zao Wou-Ki

Nom chinois : 赵无极 (Zhào wújí)

Zao Wou-Ki est né en Chine. Il vient d’un milieu aisé, sa famille est issue de la dynastie Song. Dès son enfance, i est initié par son grand-père à la peinture et à la calligraphie chinoise. En 1948, il s’installe à Paris, et se fait naturaliser français en 1964.

Son œuvre est vaste. Jusqu’en 1949, il réalise ses premiers tableaux qui sont surtout des portraits, mais aussi quelques natures mortes et paysages.

Dans les années 1950, il s’inspire de Paul Klee et ses œuvres tendent vers l’abstraction. C’est dans les années 1960 qu’il adopte le courant d’abstraction lyrique.

Ses dernières peintures abstraites mêlent des éléments de l’art occidental avec une sensibilité chinoise. Ses œuvres sont presque exclusivement en grands formats. Elles combinent abstraction et réalisme, tradition et révolution, Asie et Occident.

#8 Yan Pei-Ming (1960 – aujourd’hui) : portraits engagés

Yan Pei-Ming

Nom chinois : 严培明 (Yánpéimíng)

Né en 1969 à Shanghai, Yan Pei-Ming grandit en Chine, alors en pleine Révolution culturelle.

Enfant, en raison de son bégaiement, il se réfugie déjà dans le langage pictural. Très jeune, ses talents artistiques sont repérés, et on lui demande de réaliser des peintures de propagande. C’est ainsi, grâce au soutien de ses parents, que Yan Pei-Ming commence à peindre.

À la fin des années 1970, après avoir été refusé de l’école des beaux-arts de Shanghai, il profite de l’ouverture de la Chine pour s’installer à Paris et y suivre ses études.

Il obtient son diplôme en 1999. En 2003, il se fait remarquer à la Biennale de Venise, et depuis Yan Pei-Ming fait partie de la scène contemporaine internationale.

Les peintures de Yan Pei-Ming sont engagées.

Elles représentent le combat de sa vie, comme il l’explique dans cette interview. Elles symbolisent le survivant, la guerre et la mort.

Ses peintures sont picturales et représentent pour la plupart des portraits. On y voit des visages en gros plan, comme les têtes de Mao, de son propre père ou encore de Bruce Lee. Ses œuvres sont en grand format. Il utilise surtout le blanc, le noir, le gris et parfois du rouge.

En 2019, l’artiste chinois rend hommage à Gustave Courbet en confrontant sa peinture et sa gestuelle libre aux tableaux du maître du réalisme. Pour mieux s’immerger de son sujet, Yan Pei-Ming loge dans l’ancien atelier de Courbet.

#9 Chu Teh-Chun (1920 – 2014) : une des figures les plus importantes de l’art moderne chinois

Chu Teh-Chun

Nom chinois : 朱德群 (Zhūdé qún)

Chu Teh-Chun est né en 1920 dans la province de l’Anhui en Chine.

Il est issu d’une famille de médecins, lettrés et collectionneurs de calligraphies et peintures chinoises. Il est mort à 93 ans en 2014 à Paris.

C’est l’un des peintres les plus importants de l’art moderne chinois. Il était maître de l’abstraction lyrique, un mouvement pictural laissant libre l’inspiration spontanée.

Chun Teh-Chun a beaucoup voyagé.

Ses voyages, l’immensité de la mer et son bleu intense, les dégradés des couchers de soleil pointant à l’horizon sont autant d’éléments qui imprègnent son œuvre. D’une technique et d’une fluidité sans pareil, l’artiste est plébiscité dans le monde entier.

Quelques-unes de ses œuvres :

  • Lumière éternelle ;
  • Amour Océan ;
  • Heures sans ombres.

💡À lire aussi : le guide des arts chinois.

Connaissez-vous d’autres peintres chinois ?

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