Le mois dernier, Alex me conseillait la lecture d’un livre qui n’était pas passé inaperçu dans le paysage littéraire : “Quelque chose de Chine” de Cindy Choquet.
Grande lectrice, dévoreuse de livre et bien sûr passionnée de Chine, je me suis ruée sur cet ouvrage avec la ferme intention de le lire en un weekend.
Sans doute me suis-je un peu trop précipitée : je m’étais fait toute une idée de ce que j’allais trouver au cœur de ces pages, et la réalité m’a bien vite rattrapée.
Entre fausses attentes, désillusion et finalement l’adoption de ce livre comme nouveau compagnon de chevet, je vous emmène avec moi dans une critique purement personnelle de “Quelque chose de Chine”.
Ce qui est sûr, c’est qu’il plaira aux néophytes, et qu’il pourrait même s’agir d’une bonne idée de cadeau à ceux qui s’intéressent de loin à la Chine sans trop savoir comment s’en rapprocher.
Ma première rencontre avec le livre
Lorsque j’ai aperçu “Quelque chose de Chine” de Cindy Choquet sur les rayons, je m’en étais déjà fait un premier aperçu.
C’est somme toute un phénomène très humain : si la première impression est si forte, c’est parce qu’elle ne concerne pas seulement les personnes que nous rencontrons, mais tout ce qui construit notre quotidien.
Aussi, lorsque je vis la première de couverture et que je lus le résumé, je m’étais déjà fabriqué toute une idée de ce que je trouverais à l’intérieur.
Je m’attendais au récit de plusieurs séjours en Chine, saupoudré du ton, des émotions et des anecdotes de l’autrice.
J’avais envie de lire un semblant de voyage initiatique durant lequel Cindy se serait raccrochée à ses racines, aurait aimé de son cœur, puis ce serait révolté, jusqu’à trouver un équilibre entre l’image rêvée de la Chine et sa réalité.
Je suis bien obligée d’avouer que je m’étais trompée sur toute la ligne.
Peu de place, donc, pour se laisser emporter par le récit ou pour y décrypter le ressenti de l’autrice.
D’ailleurs, je pensais que “Cindy” était représentée sur la première de couverture, alors qu’en fait, pas du tout. Je m’étais imaginé le récit d’une personne issue de la diaspora chinoise et qui souhaitait renouer avec ses racines.
Finalement, j’étais bien loin du compte, et là encore, mes attentes ne pouvaient coïncider avec le contenu du livre.
La faute me revient sans doute puisque, après avoir ouvert le livre confortablement chez moi et froncé les sourcils devant son contenu, je suis retournée sur mon pc pour vérifier quelque chose…
Et là, sous mes yeux décontenancés, je retrouvais une flopée de “Quelque chose du Japon”, “Quelque chose d’Angleterre”, “Quelque chose de Côte d’Ivoire” et j’en passe.
Bien que tous ces livres soient écrits sous un nom de plume différent, je ne peux m’empêcher de me poser la question :
Quelle est la véritable place de la plume de l’auteur et de ses expériences personnelles dans une collection de guide de voyages, tous organisés sur le même modèle éditorial ?
Entre désillusion et agacement
Je respire un bon coup et je me dis que, finalement, je n’avais qu’à me renseigner un peu mieux, feuilleter le livre avant de l’acheter, et je me serais fait une idée plus réaliste.
Maintenant que je tiens l’ouvrage entre les mains, autant le lire. Peut-être aurais-je une bonne surprise ?
Je m’attelle donc à la lecture des premières pages et, de nouveau, je soupire.
Je ne peux m’empêcher de relever de nombreux points qui me dérangent, notamment dans la construction éditoriale du livre et le non soin apporté aux détails :
Aucune présentation de l’autrice, pas de références, les différentes parties sont amorcées sans introduction, pas d’indication du système de retranscription des hanzi indiqué et les tons ne sont jamais constants, pas de guide de prononciation pour les néophytes, des images qui n’illustrent pas forcément le propos, un certain parti prit d’un côté et un manque de clarification de l’autre…
Bref, j’ai besoin d’un thé.
Et je reprends ma lecture d’un oeil nouveau.
Un compagnon de route agréable
Il s’agit d’un guide de voyage pour non-initiés, me dis-je. Un livre pour celles et ceux qui sont curieux de la Chine, mais qui ne savent pas par où commencer pour chasser les on-dit et découvrir la vraie complexité du pays.
Il y a tant à dire que les éditions Nanika ont sans doute choisi de ne pas surcharger l’ouvrage pour ne pas rebuter les plus hésitants.
En fait, après avoir lu plusieurs dizaines de pages, j’en viens à cette conclusion :
Bien que chaque chapitre soit très court et séparé les uns des autres, ils nous offrent le privilège de nous plonger dans un petit bout de Chine à chaque instant, en tournant les pages au hasard.
“Quelque chose de Chine” nous fournit un bagage des connaissances basiques nécessaires pour mieux comprendre la Chine. À vous, ensuite, d’approfondir les sujets qui vous intéressent le plus.
Ainsi, je me suis rendu compte que la grande partie sur l’histoire et les légendes m’a permis d’éclaircir mon esprit sur cette longue période, et d’aborder de façon plus sereine des livres historiques sur la Chine.
Quant aux autres parties, elles regorgent d’informations croustillantes qui satisferont la curiosité de tous.
Cela dit, la moitié restante ne mérite pas moins d’être lue : je ne pourrais donc vous conseiller de vous faire votre propre avis, comme je l’ai fait, et de ne pas vous arrêter aux premiers froncements de sourcils. 😉
À consulter aussi :
Merci Laurène d’avoir lu le livre et d’avoir pris le temps de rédiger un article ! J’avoue que le début de l’article m’a un peu stressée mais au final c’est très positif, quel cheminement !
Effectivement, il ne s’agit pas du tout d’un livre sur moi et mon expérience, même si j’y ai intégré mes ressentis et quelques anecdotes plus personnelles. Le but de la collection Quelque chose de, qui sont des guides 100% culturels, est de faire découvrir un pays, par son histoire, ses peuples, son quotidien, ses croyances, avec un regard extérieur. Les auteurs sont tous différents, il s’agit de passionnés, d’expatriés ou de personnes ayant vécu dans les pays.
Pour ce qui est des tons et des caractères, nous avons choisi de ne pas les mettre partout (pas de tons sur les noms propres en général, par exemple) car cela surcharge considérablement le texte, et je trouve que ça devient vite illisible, encore plus pour les néophytes et non sinisants ! En tous cas, je te remercie pour ton retour, et je prendrai soin de vérifier la consistance des tons et des transcriptions en pinyin pour la seconde édition !
Merci encore, je suis ravie d’avoir pu partager ce petit quelque chose de Chine !
Au plaisir !
Merci pour cet avis.
Quels autres livres recommandes-tu pour découvrir l’histoire et la culture du pays?